mercredi 1 septembre 2021

UN POLICIER TOTALEMENT VOUE A SA MISSION

 

L'Inspecteur Derrick a toujours l'esprit occupé par ses enquêtes, son désir de rétablir la justice prenant chez lui l'allure d'un véritable sacerdoce, en faisant presque une sorte de saint laïque, une figure que le Pape Jean-Paul II a voulu saluer au travers de son interprète, comme évoqué dans l'article sur Horst Tappert.

             Certains acteurs sont revenus à plusieurs occasions dans la série Inspecteur Derrick, quelques-uns dans plus de 20 épisodes, contribuant à lui conférer un de ses charmes, la présentation d’une galerie de personnages typés avec des interprètes récurrents au travers de différentes déclinaisons, incarnant des personnages différents d'une histoire à l'autre, présentant des visages que les spectateurs ont plaisir à retrouver régulièrement. Il existe néanmoins une exception assez notable.


Une vie sentimentale réduite

        L'actrice Marion Kracht qui était apparue dans trois épisodes entre 1986 et 1989 se voit à partir de 1994 attribuer un rôle récurrent, celui de la psychologue de la police Sophie Lauer. Le personnage sera ainsi à l'affiche de cinq épisodes, témoignant d'une certaine complicité avec l'Inspecteur Derrick. On sent quelquefois qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour que la jeune femme devienne plus proche qu'une confidente, mais peut-être est-il prudent au vu de ses expériences précédentes.








Les affaires criminelles amènent l'Inspecteur Derrick à se rapprocher de la psychologue Sophie Lauer (Marion Kracht) au cours de plusieurs épisodes, comme dans Rencontre avec un meurtrier (photo du bas).

A la fin de l'épisode Le crime du Trans-Europe-ExpressStefan Derrick, comme ne peut s'empêcher de le relever son adjoint, s'entiche d'une femme d'un abord plutôt revêche œuvrant pour le contre-espionnage, Andrea (Alwy Becker), alors que rien ne semblait pourtant véritablement présager cette inclination - l'inspecteur lui demandait même peu de temps auparavant à quel camp elle appartenait en réalité et l'intéressée prenait mal cette suspicion. Dans la dernière scène se déroulant au café, après avoir sollicité qu'elle le raccompagne, il lui laisse comprendre, sans oser la regarder mais par une allusion manifeste, qu'il partirait volontiers avec elle durant deux semaines de vacances. Celle-là lui répond qu'elle est déjà dans une relation, ce qui déçoit manifestement beaucoup le policier puisqu'il déclare d'un ton désabusé "ça aurait été trop beau ; il n'y a que dans les films qu'on trouve des femmes seules telles que vous", mais l'intéressée ajoute curieusement qu'elle se rendra en Crête séparément un an plus tard en laissant entendre qu'ils pourraient alors s'y retrouver, et elle prend congé de lui en le gratifiant d'une douce bise sur la joue - une séquence qui demeurera sans postérité bien que l'actrice réapparaîtra dans quatre épisodes à l'occasion d'autres rôles.



Derrick et Andrea dans l'épisode Le Crime du Trans-Europe-Express et leur bref rapprochement dans l'épilogue (les deux photos du bas).

        On a vu au début de la série le policier embrasser une autre psychologue, Renate Konrad (Johanna von Koczian) avec laquelle il paraissait fiancé, mais cette relation n'a pas davantage perduré à l'écran. Il est vrai qu'il n'est pas rare de voir l'Inspecteur Derrick sollicité à tout moment comme dans Une affaire étrange, lorsqu'il doit interrompre subitement une étreinte amorcée avec Renate Konrad, ou qu'il est appelé en pleine nuit pour accomplir sa mission comme dans Choc dans lequel il doit quitter une soirée à l'opéra avec la même femme pour se porter sur une scène de crime, son collègue Schröder étant déjà accaparé par une autre enquêteAu début de l'épisode La mort du colibri, il est même d'une humeur exécrable car sa hiérarchie l'a appelé pour enquêter sur l'assassinat d'une jeune Extrême-orientale alors qu'il travaille depuis 48 heures, et on le voit peu après ingérer (sans eau, se trouvant au domicile de noceurs ne prisant que l'alcool) des cachets destinés manifestement à lui permettre d'endurer cette veille surhumaine.





Une relation plus concrète avec une autre psychologue, Renate Konrad (Johanna von Koczian), des moments d'intimité interrompus par les enquêtes comme dans Une Affaire étrange (en haut) et Choc (photo du bas). 

Dans Une Affaire étrange, l'inspecteur n'apprécie guère d'entendre rapporter par Renata que lorsqu'elle a demandé à un homme séduisant mais hautain s'il avait une petite amie, celui-ci l' « a prise assez brutalement », avant de laisser transparaître son soulagement lorsqu'elle ajoute que c'était « par la nuque ».

       Le scénariste sembla pourtant finalement accéder un temps à la demande du public qui désirait en masse qu'on gratifiât le policier d'une présence féminine, et le journal "Das Bild"  salua ainsi avec enthousiasme l'apparition en mars 1983 aux côtés de l'inspecteur quelque peu austère d'une nouvelle compagne ajoutant de la chaleur humaine à son personnage, Ariane (Margot Philipp épouse Medicus). Néanmoins, Derrick lui déclare dans l'épisode Jeu de mort que les contraintes et les responsabilités de son métier ne sont guère compatibles avec une vie privée et cette autre liaison demeurera également sans suite, le scénariste maintenant finalement sur le long terme l'image du policier solitaire. L'acteur s'est lui marié à trois reprises, ayant eu trois enfants de ses deux premières épouses, aujourd'hui tous décédés, avant de convoler en 1957 avec l'actrice Ursula Pistor avec laquelle il demeura tout le restant de sa vie. Il regrettait que l'un de ses fils, Garry, ne se rappelle à son souvenir que lorsqu'il avait besoin d'argent mais fut nonobstant très éprouvé par sa disparition précoce à l'âge de 52 ans. 




  Une autre liaison tangible et tout aussi ponctuelle avec Ariane (Margot Medicus).

Le travail, toujours le travail...

L'inspecteur Derrick arbore une mine du genre à dire "Ne me parle pas de la Saint-Valentin !..."

        Son adjoint n'est guère plus entouré, même s'il arrive parfois à Harry Klein d'éprouver un très fort penchant au cours d'une enquête, ce qui ne l'empêche pas de se laisser aller à adresser un clin d'œil à une danseuse plutôt dévêtue dans un bar dans Quand les oiseaux ne chantent plus, mais cette inclination demeure toujours sans suite comme dans l'épisode Alerte ou plus tragiquement lorsque la jeune fille dont il s'était épris est assassinée à la fin d'Aventure au Pirée. Son interprète Fritz Wepper, qui a conçu une fille à l'occasion d'une relation extra-conjugale, était plus hardi puisqu'il révèlera en août 2021 dans son autobiographie, "Ein ewiger Augenblick" avoir également entretenu à l'âge de 27 ans une liaison intime l'espace d'une année avec l'actrice Iris Berben alors âgée de 18 ans, apparue par la suite dans plusieurs épisodes d'Inspecteur Derrick, qu'il avait rencontrée sur le tournage de L'Homme à l'œil de verre au générique duquel figurait aussi Horst Tappert, mais laquelle n'avait pas pour autant mené à une véritable relation sentimentale. 

Un épilogue douloureux pour Harry dans Aventure au Pirée.

Une tradition de détectives sans attaches

        L’inspecteur Derrick rejoint ainsi la liste des enquêteurs de l’écran si impliqués dans leur mission que celle-là ne semble pouvoir permettre un investissement dans une relation sentimentale, qu’ils y aspirent ou y renoncent, célibataires comme Nero Wolfe (William Conrad) dans L’homme à l’orchidée, Hercule Poirot et Jessica Fletcher souvent portés à l’écran, personnages créés par Agatha Christie qui a aussi imaginé Miss Marple, une veuve, le Commissaire Maigret, Cannon (à qui William Conrad prêtait déjà son visage) dont la femme et le fils ont péri dans une attaque terroriste d'après le pilote de la série, le maladroit et assez introverti Lionel Whitney de Timide et sans complexe joué par Jeff Goldblum ou encore le malchanceux Thomas Magnum incarné par Tom Selleck dans la série éponyme. 


Le héros éponyme de la série Magnum, le détective privé interprété par Tom Selleck, qui en dépit de son charme et de sa bienveillance peine à retenir les femmes, logé dans la demeure de l'insaisissable Robin Masters dont le régisseur est un autre célibataire, Higgins (à droite sur la photo), un personnage un peu guindé et caustique, ayant conservé de son service lors de la Guerre du Vietnam un fort penchant pour la discipline, qu'incarne John Hillerman, un acteur lui-même célibataire.


Si Higgins reste imprégné de son temps passé sous l'uniforme à la différence de Magnum qui préfère oublier ces souvenirs traumatisants (on retrouve le même clivage dans le film Rambo (First Blood) entre l'ancien combattant joué par Sylvester Stallone qui demeure écorché vif et son antagoniste le shérif Teasle joué par Brian Dennehy qui a repris après le service une existence conventionnelle dans une Amérique désireuse d'oublier sa défaite douloureuse), il mène une vie paisible en se consacrant à l'horticulture. 

Au fur et à mesure que la cohabitation amène Higgins et Magnum à mieux se connaître, leurs rapports évoluent pour s'apparenter à une relation entre deux frères, le premier assumant le rôle de l'aîné un peu autoritaire, tandis que le mystérieux propriétaire de la demeure revêt le rôle symbolique du père absent. A la fin de la série, dans l'épisode A la recherche de Lily (Resolutions : Part 2), le régisseur soudain taquin prétend très provisoirement à Magnum être lui-même Robin Masters ; en vérité, l'acteur et réalisateur Orson Welles prêtait à l'occasion sa voix à l'homme énigmatique lorsqu'il communiquait par téléphone et il était prévu qu'il apparaisse finalement à l'écran, mais son décès en 1985 a empêché cette concrétisation.


William Conrad, également interprète du rôle-titre de Cannon, dans le rôle de Nero Wolfe joue aussi un détective aux petits soins pour les fleurs qu'il cultive dans sa verrière dans L'homme à l'orchidée (Nero Wolfe) entre deux élucidations d'enquêtes.

Autre détective célibataire, l'assez loufoque Lionel Whitney interprété par Jeff Goldblum (future vedette du remake de La Mouche (The Fly) par David Cronenberg), qui s'est associé à un partenaire pas très honnête pour fonder une agence de détectives privés dans Timide et sans complexe (Tenspeed and Brown Shoe), devait se marier dans le pilote mais il n'en est plus question dans la suite de la série.

L'insaisissable femme d'un autre célèbre inspecteur 

      Il existe parfois à l’inverse des couples qui effectuent des enquêtes solidairement, qu'il soit officiel dans L’amour du risque (Hart to Hartou informel comme dans Remington Steel et finalement régularisé dans Clair de lune (Moonlighting) qui tendait vers la comédie, évolution qui aurait été préjudiciable à l'intérêt du public, les relations plus ambigües entre les deux protagonistes, dont l'un interprété par Bruce Willis qui accédait ainsi à la notoriété, constituant le ressort principal de la série.

        Le cas de Columbo est plus singulier ; le célèbre détective joué par Peter Falk est marié, d’une fidélité pratiquement jamais prise en défaut (il n'est néanmoins pas toujours hermétique à certaines tentatives de séduction par des suspectes) et il évoque souvent son épouse à l'occasion de ses enquêtes. Cependant, à la manière de l'énigmatique Robin Masters de Magnum, celle-là n’apparaît jamais à l’écran, au point qu'on pourrait finir par douter de son existence et par se demander si l'allure brouillonne et même assez négligée de ce policier souvent pris de prime abord pour un clochard n'est pas due à sa condition un peu relâchée de célibataire ne se souciant guère de son apparence, ne s'inventant une épouse que pour des raisons rhétoriques utiles pour son enquête. Dans l'épisode Attention : le meurtre peut nuire à la santé (Caution : Murder can be hazardous for your health), le toiletteur pour chiens indique cependant au policier avoir reçu de son épouse l'instruction de s'occuper des griffes de leur compagnon.


L'incorruptible Lieutenant Columbo cède brièvement à la séduction d'une suspecte interprétée par Faye Dunaway dans l'épisode Le meurtre aux deux visages (It's all in the game).

    Un épisode semblait pourtant sur le point de la dévoiler, Eaux troubles (Troubled Waters) en 1975, car le policier y embarquait avec sa femme pour une croisière. Cependant, un meurtre commis à bord fait qu’en raison de sa profession, les aptitudes du policier sont bientôt sollicitées par le Commandant interprété par Patrick McNee (héros de la série Chapeau melon et bottes de cuir, John Steed, toujours secondé par une jolie femme mais qui semble lui aussi célibataire à l’instar de nombre de personnages secondaires un peu excentriques qui apparaissent dans la série britannique), de sorte que le voyage romantique cède aussitôt le pas à des investigations. Dans l’épilogue, le Commandant salue les passagers qui débarquent, mais, ultime pirouette du scénario, l’épouse se fait attendre et fausse ainsi une ultime fois compagnie au téléspectateur.




La curiosité du téléspectateur au sujet de la femme de l'Inspecteur Columbo, souvent évoquée mais jamais vue à l'écran, ne paraît jamais si près d'être satisfaite que dans l'épisode Eaux troubles (Troubled Waters) à l'affiche duquel figurent nombre de visages connus, Robert Vaughn, Dean Stockwell, Peter Maloney (la première victime américaine dans The Thing de John Carpenter) et Patrick McNee, le célèbre John Steed de Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers). Ce dernier interprète le capitaine d'un navire de croisière. Lorsque l'épisode débute, Madame Columbo est déjà dans sa cabine, ce qui confirme qu'elle n'est pas une pure invention, mais elle demeure hors champ car un assassinat amène bientôt le Capitaine Gibbans à faire appel à la perspicacité du policier pour enquêter officieusement sur le crime. Le détective parviendra comme à l'ordinaire à démasquer le coupable, mais dans l'épilogue, alors que le Capitaine s'apprête à saluer tous ses passagers, l'Inspecteur Columbo s'aperçoit que son épouse n'est pas présente, demande à l'assistance si quelqu'un l'a vue et part la retrouver alors que le générique de fin débute, laissant délibérément sur ce point le spectateur dans une forme relative de frustration.

        Lorsque la série reprend à la toute fin des années 1980, celle-ci semble être à nouveau sur le point de nous révéler la femme si évanescente, alors qu'une meurtrière interprétée par Helen Shaver (Tremors 2, séries télévisées Poltergeist et Au-delà du réel, l'Aventure continue) prévoit de l'assassiner dans l'épisode L'enterrement de Madame Columbo (Rest in peace, Mrs Columbo) et qu'on nous présente une photo comme étant la sienne dans la demeure supposée de l'Inspecteur, mais il s'avère dans l'épilogue qu'il ne s'agissait que d'une manigance du détective pour déjouer le plan criminel et confondre son instigatrice, même si le portrait n'est finalement pas sans lien familial avec le policier.

Madame Columbo à côté du célèbre lieutenant dans un cadre présentant des photos de famille, disposé sur le piano ? Il s'agit bien de Madame Columbo, mais non l'insaisissable femme du célèbre policier, mais sa belle-sœur, dans une mise en scène destinée à piéger l'instigatrice d'une vengeance impitoyable dans l'épisode L'enterrement de Madame Columbo.

        Le public américain aura finalement la possibilité de découvrir enfin la mystérieuse femme, puisqu’une série inspirée, Madame Columbo, mettra en scène l’épouse supposée entreprenant à l’imitation de son célèbre mari d’élucider à son tour des crimes perpétrés dans le voisinage, mais ce succédané fut loin d’obtenir le même succès populaire que l’original, même s’il proposait tardivement de mettre un visage sur ce personnage jusqu’alors si évanescent, celui de l’actrice Kate Mulgrew (qui deviendra notamment le Capitaine Kathryn Janeway dans la série Star Trek : Voyager), et les scénaristes décidèrent de l'émanciper en la faisant divorcer de l'Inspecteur puis en retirant toute référence au mari, retitrant finalement la série autour de son seul prénom, Kate the Detective, puis Kate loves a Mystery, sans devenir plus populaire pour autant. La vraie femme de l'interprète était, elle, réellement dans la série, puisqu'après avoir divorcé de sa première femme, Peter Falk a épousé l'actrice Shera Danese qui apparaît dans six épisodes de Columbo.





Ce n'est pas tant le désir de présenter enfin aux spectateurs l'épouse du fameux inspecteur Columbo qui a donné envie aux producteurs de la révéler à l'écran, mais le refus en 1978 de Peter Falk de reprendre durant quelque temps son fameux personnage qui a suscité chez eux l'idée d'exploiter son succès en présentant un succédané féminin y faisant référence par son nom de famille. Les créateurs de la série avaient souhaité que l'actrice Maureen Stapleton (qu'on peut voir notamment dans les films de science-fiction Cocoon et Cocoon, le retour) se voit confier le rôle, mais le producteur au titre de la NBC lui a préféré une interprète plus jeune et séduisante en choisissant Kate Mulgrew, qui a donné son vrai prénom au personnage. Ce prénom a fini par être imposé à égalité avec son patronyme avec le nouvel intitulé Kate Columbo, puis la filiation avec la série d'origine ne payant pas, le titre de la série devint Kate the Detective, puis Kate loves a Mystery, le personnage perdant officiellement son célèbre nom de famille en divorçant pour devenir Kate Callahan, élevant seule sa fille. Son ex-mari fut même finalement rebaptisé Philip, alors que dans l'épisode Question d'honneur (A Matter of Honor), on peut apercevoir la carte professionnel du policier incarné par Peter Falk qui indique le prénom Frank, mais ces tergiversations ne profitèrent pas au programme dont le dernier épisode à l'issue de deux saisons ne fut même pas diffusé. Lorsque Peter Falk donna finalement des années plus tard son accord pour tourner de nouvelles saisons de Columbo, ses créateurs voulurent tirer un trait sur cette série dérivée (on parle aujourd'hui de "spin off"), d'autant que le personnage affirmait être opposé au divorce, qu'il aurait d'après la chronologie de la série principale pris femme lorsqu'elle n'avait que 13 ans ce qui n'aurait pas été légal, et ils auraient ainsi souhaité que pour son retour, l'Inspecteur Columbo se plaigne qu'une jeune fille prétendait être sa femme, qu'il aurait apprécié qu'elle lui ressemble, mais qu'elle avait juste usurpé son nom. 




Kate Mulgrew n'est pas restée dans les mémoires comme épouse réelle ou supposée de l'Inspecteur Columbo, mais elle a connu davantage de consécration en devenant le Capitaine Kathryn Janeway de la nouvelle série Star trek, Voyager, de 1995 à 2001 (en bas à côté de Ray Wise, vu dans Robocop et la série Twin Peaks), et son personnage fait une courte apparition sur grand écran dans le film Star Trek : Nemesis.

        Le scénariste d’Inspecteur Derrick a choisi non sans pertinence de se rattacher à cette tradition du policier solitaire, car non seulement cette optique évite toute digression qui détournerait de l’atmosphère souvent prenante des huis clos psychologiques au centre des épisodes, mais les critiques superficielles qui raillent la lenteur de la série s’en seraient trouvées renforcées dans le cas d’intermèdes montrant l’Inspecteur dans des scènes quotidiennes, d’autant qu’il peut déjà compter sur l’écoute attentive de son adjoint pour faire part de ses doutes ou de ses scrupules relatifs à ses enquêtes le cas échéant.


jeudi 15 juillet 2021

UN BON BERGER QUI JOUE LES UTILITES



On a souvent ironisé sur le personnage d’Harry Klein, l’adjoint de Derrick, en lui prêtant un rôle très subalterne se limitant à « aller chercher la voiture » comme rappelé dans l'article précédent consacré à celui-ci, selon l’expression que l’imagerie populaire prêtait à son supérieur, au point d’en faire le titre de l’ouvrage allemand consacré à la série dont la couverture a été reproduite dans l’article introductif du présent site. Ce raccourci facétieux s’avère caricatural dans la mesure où si Klein occupait rarement le premier plan dans les investigations de l’enquêteur munichois, il y était néanmoins associé et se voyait confier des lignes de dialogues assurant la répartie à son collègue.

Cette fonction d’utilité était plutôt dévolue à un second assistant de Derrick, appelé à devenir une figure récurrente, Berger, qu’incarne Willy Schäfer à partir de 1975, la seconde année de la série, alors que deux autres policiers du commissariat ont fini par disparaître au cours des épisodes, leur rôle n’étant pas conservé – l’un des interprètes, Günter Stoll dans le rôle de Schröder, étant d’ailleurs décédé, tandis que le second, Echterding joué par Gehrard Borman, disparaît du champ. Pour sa deuxième apparition dans la série, Willy Schäfer se vit cependant confier le rôle d’un personnage secondaire, Monsieur Schulz, à l’occasion de l’épisode La Tentation (Hoffmann Höllenfahrt), avant de réintégrer par la suite l’équipe de policiers munichois. 


Première apparition de Willy Schäfer dans le huitième épisode La cavale dans le rôle d'un policier qui après avoir pris connaissance de photos de la suspecte se montre non sans quelque sous-entendu salace volontaire pour surveiller l'épouse d'un tenancier de bar évadé de prison, laquelle se produit dans l'établissement comme stripteaseuse.  Après avoir eu quelques lignes de dialogues et être apparu fugitivement au premier plan, Willy Schäfer disparaît rapidement de l'écran au bout de quelques instants.


Deux épisodes plus tard, Willy Schäfer revient dans La tentation comme témoin rappelé par les enquêteurs sur les lieux où il a vu au début de la nuit un véhicule stationné avec un vélo à l'arrière, celui d'une jeune fille tuée par un proche à la suite d'une relation forcée, une déclaration qui mettra la police sur la piste du coupable. Le plus piquant est que Derrick appelle un moment un collaborateur depuis sa voiture, répondant au prénom de Willy qui deviendra celui de son personnage de policier qu'il interprétera ensuite de manière récurrente.

Dorénavant intégré à temps plein dans l'équipe de Derrick, Willy Berger est fréquemment appelé à seconder Harry Klein.


Deux éphémères collègues de Berger au début de la série, en haut, Echterding joué par Gehrard Borman, en dessous, Schröder interprété par Günter Stoll au côté de Fritz Wepper, qui après nombre d'apparitions sur le grand et petit écran a prématurément succombé à une crise cardiaque à l'âge de 52 ans, comme sa mère dix ans plus tôt.

C’est donc Willy Schäfer qui se trouve principalement investi de la charge de personnifier l’équipe attachée au commissariat dirigé par Stefan Derrick. Il représente cependant plus qu’une silhouette s’activant à l’arrière-plan. Non seulement son patronyme est connu puisque Derrick le nomme Berger lorsqu’il le sollicite, mais par la suite, Fritz Wepper l’humanisera davantage en prenant l’initiative de l’appeler par le vrai prénom de l’interprète. A titre exceptionnel, Berger remplit la fonction de Klein lorsque ce dernier est blessé par balle au tout début de l'enquête dans l'épisode Le photographe et contraint à six semaines d'arrêt de travail.



L'inspecteur Derrick peut compter sur le concours d'assistants particulièrement investis comme Berger, un subalterne toujours fiable et empressé.

Si Willy Schäfer n’a pas beaucoup de visibilité à l’écran, ce n’est pas que la production mette en doute sa compétence d’acteur, mais en raison de la volonté de l’interprète, un doubleur qui, exactement comme Wolfgang Kieling, l’acteur qui incarne le tueur du pilote de la série en 1974, Le chemin à travers bois (Waldweg), éprouve des difficultés à mémoriser ses dialogues et ne se sent à l’aise que lorsqu’il a le texte à sa disposition. Né le 6 mars 1933 à Sarrebruck, fils d’un directeur de banque, Willy Schäfer a appris le français lorsque la Sarre était occupée à la suite de la signature du Traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre mondiale. Il suivit les cours à l’école d’art dramatique Max Reinhardt de Vienne, y côtoyant notamment l’acteur Klaus Löwitsch dont il demeura l’ami et qui tourna également dans la série Inspecteur Derrick. Parmi les doublages auxquels il contribua figurent la version allemande du film américain d’épouvante L’Exorciste (The Exorcist) ainsi que Le Bateau (Das Boot), le film qui fit connaître internationalement le réalisateur allemand Wolfgang Petersen (L’Histoire sans fin (Neverending Story), Enemy Mine, Alerte) dépeignant la vie dans un sous-marin allemand de la Seconde Guerre mondiale, avec tout ce que cela comporte à la fois de tragique et de dérisoire. Marié depuis 1960, Willy Schäfer vivait à Munich où il s’est éteint le 6 mai 2011.

Willy Schäfer dans le rôle de Wily Berger est présent jusqu'à l'ultime épisode, Le grand jour, dans lequel il surveille avec Harry Klein le bâtiment dans lequel l'Inspecteur Derrick est amené à prononcer son discours d'adieu en qualité de membre de la police d'Etat de Bavière.

Aussi ténu que soit son rôle, les apparitions récurrentes de Willy Berger ne sont pas inutiles. Son personnage rend en effet possible les ellipses, puisqu’il effectue hors champ des investigations, des vérifications voire des interrogatoires afin de rapporter des éléments qui servent à progresser vers la résolution de l’enquête, permettant ainsi de ne pas s’appesantir sur des éléments d’intérêt secondaire comme la vérification d’un alibi, de sorte que l’histoire puisse se concentrer sur ses éléments essentiels, les déductions de l’Inspecteur Derrick et une attention portée à l’aspect psychologique du drame au centre duquel se trouvent impliqués les protagonistes concernés par l’affaire criminelle constituant le sujet de l’épisode.

L'acteur avec son chien dans son jardin.

mardi 15 juin 2021

HARRY, LE FAIRE-VALOIR


L’acteur Fritz Wepper a incarné l’assistant de l’inspecteur Derrick, Harry Klein, tout au long des différentes saisons de la série conçue par Herbert Reinecker. Dans la plupart des épisodes, l’Inspecteur Derrick est de manière manifeste celui qui mène l’enquête, dont les soupçons ou les intuitions se trouvent la plupart du temps confirmées et son assistant semble n’être là que pour lui donner la repartie, voire simplement assentir ou par son tempérament plus circonspect mettre d’autant plus en évidence par contraste la brillante capacité de raisonnement de son supérieur. Cette réputation supposée de terne subalterne a même engendré une phrase imaginaire censée être récurrente dans la série, bien que jamais prononcée : "Harry, va chercher la voiture !"

"Voilà ce que je crois, Harry ! Alors, qu'en penses-tu ? Oui, tu sais que j'ai raison, bien sûr !"

    En réalité, cette vision, caricaturée dans le dessin animé parodique Derrick die pflicht ruft, est légèrement exagérée. Il arrive que les rôles soient plus partagés, que l'adjoint titille un peu son supérieur, exprime une divergence voire même prenne l'initiative, comme lorsque dans Une affaire étrange, c’est l’adjoint qui décide de pousser le portillon et de pénétrer dans une propriété privée en y entraînant son supérieur réticent afin d'apercevoir de l'extérieur une soirée festive réunissant un couple et l’amant dans une relation très particulière qui va éclairer les policiers sur les circonstances du meurtre sur lequel ils enquêtent. Plus anecdotiquement, Derrick en est réduit à ramasser les quilles pendant que ses collègues jouent au bowling, ce qu'il juge fort irritant, dans l'épisode Le mystère.

L'adjoint entraîne son supérieur hésitant dans la propriété d'Une affaire étrange.


Excédé d'être aux ordres de ses collègues au premier rang desquels Harry Klein, Derrick regimbe à remettre en place les quilles et finira par les renverser délibérément avec le pied dans l'épisode Le mystère.

    L’adjoint est même parfois au premier plan lorsqu’il infiltre un milieu fermé. Dans Pension de famille, il loue une chambre incognito afin de découvrir le coupable qui a tenté d’assassiner la jeune pensionnaire (Helga Anders) avec des chocolats empoisonnés et on nous laisse entendre qu’il s’implique tant dans l’enquête qu’à l’instar des autres locataires masculins, il va jusqu’à s’adonner à son tour à un rapport sexuel avec la jeune fille fort peu farouche qui suscite la jalousie criminelle des deux femmes, lesquelles se démasqueront en refusant de boire le cognac censé provenir des dits chocolats. De même, dans Un petit coin tranquille, c’est principalement Harry Klein qui enquête dans la pension de famille dont la directrice a été victime d’un thé empoisonné à l’acide prussique, tandis que Derrick resté à son bureau de Munich centralise les informations, réfléchissant sur le profil des suspects. Plus étonnamment, lorsque dans le dénouement, l’inspecteur principal accule le meurtrier menaçant, le fils de la responsable appelée à succéder à la défunte dont il voulait précipiter l’héritage, et que celui-là finit par se suicider avec son revolver, son adjoint lui reproche très vertement son attitude en l’accusant d’être « devenu fou », l’estimant responsable de sa mort pour ne pas lui avoir laissé d’échappatoire, dans une brutale inversion des rapports hiérarchiques, une mise en cause à laquelle le supérieur ne répondra pas.        

Harry Klein furieux contre son chef dans le dénouement d'Un petit coin tranquille : "Tu es devenu fou ou quoi ?"

     Il est vrai qu'Harry Klein est encore moins un foudre de guerre que son supérieur, plus aguerri et sans doute plus désabusé. Dans l'épisode Alertele second de Derrick est bouleversé d'apprendre que le malfaiteur qui a succombé à son tir n'est pas celui qui a abattu un employé lors du cambriolage commis avec ses complices. Bien qu'il n'a fait que se défendre lors de la tentative d'arrestation, il ne parvient pas à se consoler d'avoir ôté la vie à un homme qui n'était pas lui-même un meurtrier. Les évènements prennent un tour plus encore éprouvant lorsqu'il s'avère que la jeune femme qui a soigné ses blessures, Doris (Jutta Spiedel), n'est autre que la sœur du criminel qu'il avait mortellement atteint et chez laquelle celui-là avait cherché du secours - le titre originel, Die Schwester ("la sœur") est plus explicite quant la révélation sur laquelle repose l'histoire. La culpabilité que ressent Harry est encore accrue par ses liens naissants avec la jeune fille et sa fillette. L'affection entre le policier et Doris semble mutuelle bien que les sentiments de cette dernière soient nécessairement mélangés, mais cette relation potentielle semble par nature impossible, comme l'illustre l'épilogue dans lequel la jeune femme renonce à décrocher le téléphone.

En dépit de sa blessure infligée par un cambrioleur, Harry n'est pas à l'aise d'apprendre qu'il a causé la mort de celui-là, à fortiori lorsque la balistique informe que ce n'est pas l'arme du défunt qui a abattu un vigile lors d'une effraction.

Complicité naissante mais vaine entre Harry et Doris, un ami parfait mais qui n'en demeure pas moins celui qui a enlevé la vie à son frère. 

    Il arrive aussi que l'adjoint supplée son supérieur empêché. Dans Attentat contre Derrick, l'inspecteur principal, que des criminels avaient déjà tenté de compromettre en commettant un accident mortel avec sa voiture dans Un piège pour Derrick, connait sa première tentative d'assassinat, à la suite de laquelle il est plongé quelque temps dans le coma et il demeure alité durant tout l'épisode tandis qu'Harry Klein enquête sur l'auteur du crime qui a promis à sa maitresse de punir le policier ayant fait arrêter son mari. Dans l'épisode suivant, Le tueur de la nuit, Derrick se plie de mauvaise grâce aux injonctions médicales de respecter une période de convalescence, mais s'ennuie dans le sanatorium avant d'accepter de laisser à Harry "son" enquête sur un tueur de femmes - lequel sera finalement trahi par le massacre de sa propre chatte révélateur de sa brutalité. 

    Né le 17 août 1941, Fritz Wepper n’a guère connu son père, Friedrich Karl Wepper, un juriste, qui a perdu la vie au cours de l’hiver 1945 alors qu’on l’avait envoyé se battre en Pologne au sein de la 25 ème unité blindée de l’armée régulière. Dès l’âge de 11 ans, il participe avec son petit frère Elmar à une adaptation de Peter Pan, puis obtient en 1956 un rôle assez important dans une adaptation d’une fable des frères Grimm, Petite-table-soit-mise aussi connue sous le titre de Gourdin-sort-du-sac, The Wishing Table (Tischlein, deck dich). À l’âge de 18 ans, il est à l’affiche d’un film pacifiste inspiré d’une histoire vraie, Le Pont (Das Brücke) de Bernard Wicki qui reçoit le Golden Globe Award décerné au meilleur film en langue étrangère.

Le jeune Fritz Wepper, à gauche, dans un conte de Grimm.

Fritz Wepper dans Das Brücke, incarnant un de ces jeunes Allemands embrigadés par le régime belliciste du III ème Reich et promis à un destin tragique forgé dans la guerre, comme celui qu'a dû expérimenter son collègue Horst Tappert dans sa jeunesse durant la période.  

Wepper devient une figure populaire auprès du public allemand à partir des années 1960 et apparaîtra dans les films Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné, Cabaret de Bob Fosse et Le dernier combat de Luc Besson, film post-apocalyptique en noir et blanc dans lequel l’humanité est devenue aphone, qui obtint le prix spécial du jury et le prix du public du Festival d’Avoriaz en 1983. 

Discussion autour du film de 1971 au titre éloquent L'amour n'est qu'un mot (Liebe ist nur ein Wort) avec de gauche à droite le réalisateur Alfred Vohrer, l'actrice Judy Winter, qui incarnera l'épouse du meurtier de l'épisode La tentation (Hoffmann Höllenfart) d'Inspecteur Derrick, l'auteur du roman originel, Johannes Mario Simmel, et Fritz Wepper.



Fritz Wepper dans le rôle du Capitaine dans Le dernier combat, en haut au côté de l'acteur Maurice Lamy, au milieu arborant son sinistre collier de doigts coupés.

C’est cependant la télévision qui va lui apporter une notoriété internationale. Après avoir interprété l’Inspecteur Harry Klein de 1969 à 1974 dans Der Kommissar, la production précédente d’Helmut Ringelman déjà basée sur des scénarios d’Herbert Reinecker, son personnage est affecté comme adjoint dans la nouvelle série policière Inspecteur Derrick auprès du détective éponyme incarné par Horst Tappert, avec lequel il avait déjà en 1969 été à l’affiche dans L’homme à l’œil de verre (Der Mann mit dem Glasauge) d’Alfred Vohrer. Il est dans la série d’origine remplacé par son frère Erwin, qui est interprété par son véritable frère Elmar durant les deux dernières années du programme. Les deux frères auront l’occasion d’être réunis à l’écran entre 1994 et 2000 en incarnant deux justiciers dans la série appelée explicitement Zwei Brüder (pour les non-germanophones, "deux frères"). Depuis l’an 2000, Fritz Wepper incarne un maire dans la série Um Himmel Willens.

Fritz Wepper dans L'homme à l'œil de verre en 1969.

Fritz Wepper dans Der Kommissar, une série préfigurant Inspecteur Derrick, tournée en noir et blanc.

Les deux principaux interprètes d'Inspecteur Derrick affichant leur bonne entente sur le tournage du 250ème épisode, lesquels semblaient relativement s'estimer même s'ils ne se fréquentaient pas en dehors des plateaux. Après la révélation du passage d'Horst Tappert dans une division SS, Fritz Zepper prendra la défense de l'acteur défunt.


                                Fritz et Elmar Wepper à l'affiche de Zwei Brüder.

Le maire interprété par Fritz Wepper dans la série à succès Um Himmel Willens de la chaîne ARD est souvent sollicité par les bonnes soeurs du couvent local.

Sa fille Sophie Wepper est devenue également actrice. Elle avait incarné dans la série Derrick une petite fille dont le grand-père maffieux voulait à tout prix récupérer la garde dans l’épisode Renata. L’acteur qui l’a conçue avec son épouse, décédée en 2019, Angela von Morgen, ex-princesse de Hohenzollern, a eu une seconde fille née d’une brève liaison avec l’actrice allemande Susan Kellerman. Dans les quinze téléfilms de la série Mord in bester Gessellschaft ("Meurtre en bonne société") tournés entre 2007 et 2017, Sophie Wepper a joué la fille du personnage interprété par son père, le psychiatre Wendelin Winter.

Sophie Wepper rayonnante auprès de son célèbre père.

Le psychiatre Winter fait équipe avec sa propre fille dans Mord in bester Gesellschaft.

Pour une fois, Fritz Wepper endosse dans Mord in bester Gesellschaft un costume pour résoudre une affaire. 

Le Docteur Winter est obligé de prendre sérieusement les choses en main pour éviter une tragédie. 

Dans son rôle de psychiatre, Fritz Wepper se met un bref instant dans la position du gibier qu'il chasse impitoyablement durant son temps libre. 

La presse populaire révéla que l’interprète d’Harry Klein qui ne dédaignait pas la chirurgie esthétique recourait aussi à d’autres expédients artificiels puisqu’il aurait eu quelques ennuis judiciaires liés à sa consommation de drogue, même si son partenaire Horst Tappert assura qu’il était toujours irréprochable sur le plateau. Fritz Wepper était aussi bien connu pour sa véritable frénésie pour la chasse, l’amenant à voyager dans le monde entier pour tirer le gibier à plumes et à sabots, sangliers, cervidés et antilopes, et il était accueilli en connaisseur par ses pairs.

Si ce genre d’occupation ne fait pas l’unanimité, on peut en revanche lui reconnaître un courage personnel alors qu’après le décès de son épouse, il doit affronter à 80 ans de graves soucis de santé. Après avoir survécu à un cancer de la peau et à deux lourdes opérations du cœur, il dut subir récemment l’ablation d’une tumeur à l’estomac. Cela n’a pas interrompu ses tournages pour la télévision, manifestant que celui qui débuta sa carrière précocement est toujours animé par la passion du métier d’acteur et que sans doute, il s’efforcera de l’exercer tant qu’il lui sera possible.      

Reconstitution momentané du fameux duo de la série avec Fritz Wepper posant au côté de son partenaire de l'écran Horst Tappert, inhabituellement barbu, et sans sa perruque qui lui conférait son maintien toujours impeccable.

fan club italien de l'acteur : https://fritzwepper.it/