lundi 12 mai 2025

LE RÔLE DE SA VIE : UN JEU QUI FINIT MAL



Martin Theimer (Franz Boehm), assis, un acteur oublié qui connaît un retour de fortune lorsque le réalisateur Robby Bracht (Peter Bongartz) le choisit finalement comme vedette de son nouveau film, "Le chant du cygne" (en version originale Das Ende der Dinge, soit "La fin des choses").

    Le rôle de sa vie (Die Rolle seines Lebens) est un titre signifiant, puisque le rôle en question désigne non seulement celui qui doit permettre à un acteur sur le retour de relancer sa carrière, mais de surcroît, le personnage revenu de tout, déterminé à élucider la mort de sa fille victime d’un proxénète (une intrigue qui s’apparente d’ailleurs à la trame de l’épisode ultérieur Judith, mais avec une mère de famille comme protagoniste en quête de vérité), qu’il est amené à incarner renvoie directement à la vie réelle de son interprète s’efforçant de reprendre sa carrière après la période moins faste qui l’avait entraîné dans la déchéance de l’alcoolisme. Ce qui aurait pu demeurer anodin entre des mains moins expertes prend toute sa force dans cette intrigue linéaire mais irrésistible.

    On suit donc dans cet épisode le parcours d'un acteur, Martin Theimer joué par Franz Boehm, de sa déchéance jusqu'à sa réhabilitation, puis finalement au dénouement tragique. Celui-là est convaincu que Mischa Kranz (Karl-Heinz Vosgerau) n’est pas l’incarnation idéale pour le rôle principal de l’adaptation du roman « Le chant du cygne », expliquant au journaliste de cinéma Helmut Bossner (Edwin Noël) que « Kranz fait du Kranz » dans tous ses films – en France, Alain Delon disait à ce sujet être un acteur et non un vrai comédien, car tous les réalisateurs lui demandaient simplement d’ "être Delon à l’écran", alors que Martin Theimer affirme quant à lui être capable de s’approprier pleinement le rôle, de donner réellement corps au personnage du roman en lui apportant le ressenti de sa propre expérience d’homme déchu.


Dorénavant sobre, Martin Theimer (Franz Boehm) prend avec résolution le chemin des studios, résolu à y reprendre sa place, et il est sur son chemin reconnu par un journaliste spécialisé dans le cinéma, Helmut Bossner (Edwin Noël).


Theimer s'attache à convaincre le reporter qu'il est l'interprète parfait pour une production sur le point de débuter, estimant que l'acteur retenu ne peut pas se prévaloir autant que lui-même des qualités nécessitées par le rôle.

    Franz Boehm – dont c'est l'unique participation à la série Inspecteur Derrick,  rend parfaitement la personnalité de son incarnation, personnage à la fois désabusé mais non dépourvu d’une certaine dignité en dépit des dires des détracteurs convaincus qu’il est fini et n’a plus rien à faire sur un plateau de tournage. On assiste d’abord à sa déconvenue lorsqu’il tente de convaincre le réalisateur Robby Bracht (Peter Bongartz) de lui confier le rôle qui lui paraît tant faire écho à son propre destin, ce que semblerait pouvoir entendre le cinéaste, mais le producteur Roland Scholler (Erich Halluber, ange exterminateur de l’épisode Un homme en trop – voir l'article de septembre 2023, ici méconnaissable avec sa coiffure frisée) y oppose un refus résolu, sa réputation l’ayant fait bannir des studios et le rôle étant de toute manière déjà attribué et le contrat signé avec le célèbre Mischa Kranz. Le plaideur va jusqu’au bout de sa démarche quelque peu pathétique lorsque, comme on l’apprendra par la suite, il téléphone à l’acteur retenu pour le supplier de renoncer en sa faveur ; ce dernier le juge pitoyable et le renvoie sans état d’âme à son triste sort.


Misha Kranz (Karl-Heinz Vosgerau), un acteur tout auréolé de sa gloire, qui ne se montre guère disposé à céder sa place à son rival malheureux qui demande à être entendu à l'occasion d'une réunion de préproduction.

Kranz ne doute pas de pouvoir exceller dans le rôle principal du film "Le chant du cygne", bien que le réalisateur Robby Bracht (Peter Bongartz) paraisse un peu moins enthousiaste à la réflexion.


Theimer s'efforce de convaincre de modifier in extremis la distribution, mais il arrive trop tard, le projet est finalisé et en dépit de son plaidoyer, le producteur exécutif Richard Scholler (Erich Halluber) n'est prêt à concéder au requérant qu'un petit rôle complémentaire.

Alors qu'il répond au journaliste sur ses projets de carrière, l'acteur consacré ne peut s'empêcher de désigner avec condescendance Martin Theimer revenu à la cantine tandis que celui-ci reçoit des marques de sympathie du chauffeur du studio et ancien camarade de beuverie.

Lydia Theimer (Sonja Sutter), l'épouse de l'ancien acteur, est révoltée que celui-là n'ait pas réussi à obtenir le rôle qui lui revient selon elle de droit, et elle lui reproche de ne pas s'être montré plus insistant.

L'acteur engagé, Misha Kranz, relate au journaliste Bossner avec une hilarité goguenarde l'appel suppliant qu'il vient de recevoir de Martin Theimer afin qu'il lui laisse la place, lorsque quelqu'un sonne à son domicile.

    C’est alors que la mort soudaine de la vedette engagée, victime d’un assassinat, lui rend l’espoir de pouvoir postuler pour le film. Quelque peu désarçonné par la disparition qui le laisse sans interprète principal, le producteur finit par se laisser gagner par le plaidoyer du réalisateur Robby Bracht convenant que cet homme éprouvé et suppliant correspond effectivement bien à ce qu’on se peut se représenter du personnage principal. L’acteur sur le retour s’avère lors de la réalisation des scènes combler toutes les attentes, incarnant le rôle avec une grande véracité. 

Misha Kranz n'imaginait pas que sa prochaine et ultime apparition sur la pellicule serait la photo de son corps prise par le service de l'identité judiciaire.

Le réalisateur du "Chant du cygne" apprend qu'il vient d'être privé de son interprète principal.

    Pendant ce temps, l’Inspecteur Derrick ne cesse de s’interroger sur ce soudain renversement de situation, et ne tarde pas à suspecter que Martin Theimer ne soit pas étranger à l’élimination de son concurrent, laquelle lui a de fait si opportunément rendu la possibilité de revenir sous les projecteurs. Sa suspicion ne faiblit pas, et il resserre l’étau psychologique en étant présent sur le tournage et en questionnant sa famille. La situation prend la tournure d’une tension implicite entre la réhabilitation de Theimer, dont la confiance lui revient tandis qu’il éblouit l’assistance par sa prestation, et la volonté farouche du policier munichois d’y mettre un terme par la découverte de la preuve qui lui permettrait enfin de l’incriminer pour homicide. L’épouse (Sonja Sutter) encourage son mari, ravie d’assister à sa renaissance, au côté de sa fille (Rosita Schreiner) et de son petit ami (Pierre Frankh), avant qu’un acteur au rôle patibulaire lui donne la réplique (Dirk Galuba, qui a endossé bien des rôles de méchants dans la série).

A son domicile, Martin Theimer est informé par les policiers du meurtre dont a été victime son concurrent, affectant un certain détachement sans pour autant nier sa supplique téléphonique un peu avant le crime - on peut voir au mur affichés certains de ses portraits lorsqu'il était une vedette.

Le réalisateur Robby Bracht accueille chaleureusement Martin Theimer sur le plateau de tournage, persuadé qu'il va exceller dans son rôle d'homme blessé.


En compagnie de l'Inspecteur Derrick et du metteur en scène, le producteur doit convenir que Theimer qu'il était réticent à engager livre une prestation tout à fait convaincante dans son personnage désabusé.


L'Inspecteur Derrick aimerait bien obtenir du spécialiste du cinéma Helmut Bossner des informations significatives sur la personnalité de Martin Theimer qui lui permettraient de conforter sa conviction que l'acteur n'est pas étranger à l'élimination de son concurrent, et espère que c'est au sein même du plateau de tournage que la vérité se fera jour.


Le policier munichois persiste à demeurer dans l'environnement proche de Martin Theimer, qu'il s'agisse du réalisateur et du producteur du film comme de sa famille, ici avec son épouse, à la recherche d'un indice déterminant.

    Le coup de théâtre surviendra de manière assez subite lorsque Martin Theimer bute brusquement sur une phrase du dialogue devant l’amener à déclarer qu’il ne croit pas à l’amour. Il manque en effet soudain d’assurance, hésite, peine à trouver le ton juste, on sent qu’il est troublé et il finit par chercher du regard son épouse qu’il part rejoindre entre deux prises pour qu’elle le réconforte. Jusqu’à présent, Theimer ne jouait pas totalement, car il retranscrivait en réalité sur le plateau de tournage son vécu d’homme meurtri, et il en vient soudainement à manquer de conviction pour énoncer un propos qui s’avère en totale contradiction avec son expérience personnelle.


L'acteur Dirk Galuba (au centre) incarne à nouveau un truand, mais cette fois il ne s'agit que d'un rôle pour lequel il donne la répartie au personnage principal du film, sous la supervision du réalisateur joué par Peter Bongartz (à gauche), à l'occasion d'une scène à tous points de vue déterminante.



Le jeu de Martin Theimer face à l'acteur qui interprète Schumann (Dirk Galuba) se fige soudain et il part chercher un secours moral auprès de sa femme.

Le policier munichois n’a pas eu besoin de recourir à une garde à vue ni même à un interrogatoire serré pour élucider le crime. Il s’est contenté d’observer, la plupart du temps comme simple spectateur sur le tournage, attendant le moment de vérité, la révélation, laquelle finit par se cristalliser sous ses yeux. L’inspecteur Derrick n’a plus qu’à emmener les deux époux au commissariat pour établir précisément la nature du lien qui les unit. Si l’acteur ébranlé commence d’abord par s’accuser du meurtre afin de protéger sa femme pour laquelle il éprouve de la reconnaissance en raison de son soutien indéfectible, celle-là avoue aussitôt sa visite au rival, dans l’intention de lui arracher son désistement de la production, et elle précise qu’ils en sont venus à s’affronter, dispute à l’issue de laquelle, du moins selon ses dires,  la vedette a péri accidentellement. En raison de l’importance que revêtait pour son époux le rôle, et au regard du peu de considération que son concurrent lui témoignait, seule l’élimination, d’une façon ou d’une autre, de Mischa Kranz de la distribution était susceptible de redonner une chance à son mari, sa femme réalisant qu’il s’agissait pour lui de son unique possibilité de surmonter sa déréliction et de revenir dans la lumière, quitte pour elle à user d’arguments littéralement frappants aux funestes conséquences. Ainsi, pour une fois, l’amour est sorti renforcé des épreuves, mais pour mener au pire, au travers de ce qu’on peut considérer comme un crime passionnel altruiste.


Le couple Theimer est soumis au regard sans concession du détective, qui l'emmène aussitôt au commissariat, où Madame Theimer ne tarde pas à reconnaître son implication directe dans la mort de l'acteur qui contrecarrait la perspective d'une nouvelle carrière de son mari..

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jeudi 20 mars 2025

DISCUSSION AVEC LE FAN FRANCAIS NUMERO 1 - Troisième partie


Fabrice apprécie que dans le Dictionnaire de la télévision française dont il a fait l'acquisition, la série allemande Inspecteur Derrick ne soit pas oubliée.

Maintenant que le lecteur a pu se familiariser avec la série Inspecteur Derrick au travers de cette longue conversation entre connaisseurs qu’on espère enrichissante, nous allons nous interroger plus précisément dans cette dernière partie de l’entretien sur la vision que son unique scénariste Herbert Reinecker donne de la société.

Question d’interprétation

- Est-ce qu'un des thèmes principaux de la série ne serait pas la solitude qui touche un nombre croissant de personnes dans une société en voie de perdre ses repères traditionnels, lesquels structuraient la vie depuis l'après-guerre - déjà dans Der Kommissar qui a précédé Inspecteur Derrick, Herbert Reinecker semblait porter un regard critique sur la libéralisation des mœurs ?

- Il est vrai qu’une bonne partie des personnages dépeints dans la série sont seuls, à commencer par Derrick, qui n’a pour seul ami que Klein (nota : deux épisodes plus particulièrement centrés sur ce sujet, À cœur perdu et La vérité, seront évoqués plus en détail sur ce site). Je pense aussi que nombre des personnages de la série ont développé des addictions telle que la drogue et qu’on a alors profité d’eux, car ils sont seuls, vulnérables. J’ajoute pour ma part que les jeunes femmes qu’on voit se prostituer ne sont pas seulement en quête d’argent, mais recherchent aussi une forme de contact humain (nota : ce qui est au moins le cas d’une partie des clients, dont certains veulent avant tout parler avec quelqu'un). La Guerre et ses millions de morts (nota : il est vrai que dans les années 1970, une partie de la jeune génération s’est mise à demander des comptes à celle des pères et des grands-pères quant à leur rôle sous le 3ème Reich, les accusant d’avoir participé au conflit, à des actes terribles ou à défaut d’avoir servilement obéi aux ordres inhumains du pouvoir) et le Mur de Berlin (nota : qui avec le "Rideau de fer" a coupé l’Allemagne en deux et séparé nombre de membres de familles) peuvent aussi avoir contribué à isoler les individus dans une Allemagne fragilisée par ces évènements.


Le mur qui séparait Berlin en deux aires hermétiques à l'arrière-plan du film fantastique Possession d'Andrzej Zulawski en 1981, et qui symbolise un matérialisme susceptible de saper les fondements des sentiments(*). On y retrouve l'acteur allemand Heinz Bennent apparu à plusieurs reprises dans la série Inspecteur Derrick.

- Mais est-ce que Reinecker ne laisse pas entendre, comme nombre de criminologues contemporains, qu’on observe un recul croissant des valeurs morales, au nom de la recherche de satisfactions matérielles immédiates, qu’il faut pour certains obtenir tout immédiatement, comme pour ceux qui trafiquent de la drogue au risque de la vie des autres voire de la leur, car ils ne vivent que pour l’instant, en résumé qu’ils ne font pas que violer la loi en connaissance de cause comme les anciens gangsters mais qu’ils en dénient les fondements même, se situant pour reprendre la fameuse expression du philosophe Nietzsche « au-delà du Bien et du Mal » ?

- Je n’établirais pas une distinction aussi nette, car la série montre qu’il existe une grande variété de profils criminels différents, certains n'ont aucune conscience tandis que d’autres éprouvent des regrets, par exemple lorsqu'ils ont été influencés par quelqu'un – l’épisode La sixième allumette en fournit un exemple (nota : on peut bien sûr aussi penser à L’as de Karo précité). Commettre un meurtre ou tout type de crime est inhérent à la nature humaine.

- Est-ce qu’en définitive, le principal sujet d’Inspecteur Derrick n'est pas le thème de la responsabilité morale, des conséquences de nos actes ou même de notre indifférence ?

- On peut le penser, car l’Inspecteur Derrick est parfois du genre moralisateur, quand certains assassinats qu’il considère perpétrés par pur sadisme le mettent hors de lui. Mais ce sont les personnes qui s’évertuent à couvrir les crimes qui l’énervent le plus. Ainsi, dans l’épisode Le lendemain du crime, le père à la maîtrise absolue, joué par Alexander Kerst, exaspère le policier par son obstination à couvrir son fils, ce qui l’amène à lui asséner ainsi qu’à son ex-épouse qu’ils sont encore plus blâmables que le meurtrier, lequel culpabilise de son meurtre commis par jalousie amoureuse. Derrick attend parfois que les criminels avouent, car il pressent que les meurtriers occasionnels éprouvent des difficultés à supporter leur responsabilité, c’est le cas notamment dans l’épisode La fête (nota : dans cet épisode exemplaire, Derrick est convaincu que sous l’emprise de l’alcool, un homme joué par Siegfried Lowitz a tenté d’abuser puis a étouffé involontairement pour l’empêcher de crier sa future belle-fille, mais il ne dispose pas de preuve irréfutable, aussi, il va sans cesse revenir à la charge pour le tenailler jusqu’à ce qu’il s’effondre psychologiquement, c’est presque de la maïeutique au sens de Socrate, un accouchement difficile mené à son terme pour faire enfin surgir la vérité, dans un épilogue marquant dans lequel le coupable est sur le point de mettre fin à ses jours). Le policier créé par Herbert Reinecker s’obstine à croire que la plupart des criminels ont une conscience.

Dans Le lendemain du crime, l'Inspecteur Derrick s'indigne que les parents du meurtrier, responsable d'un crime passionnel, fassent de faux témoignages afin de soustraire leur fils à sa juste punition.


Sous l'effet de l'alcool, un homme (Siegried Lowitz) se laisse aller à un débordement d'affection inopportun envers sa future belle-fille, une perte de maîtrise aux conséquences tragiques, dans le troisième épisode de la série Inspecteur DerrickLa fête.

- Cette série te touche-t-elle plus personnellement que d'autres parmi toutes celles que tu visionnes ?

- Je ne peux pas établir précisément de comparatif avec Inspecteur Derrick au vu de la centaine de séries que j’ai déjà regardées, mais j’éprouve de l’affection pour elle, j’ai plaisir à la retrouver et je ne m’en lasserai jamais, par nostalgie ainsi que pour d’autres raisons que j’ai évoquées dans les réponses précédentes de cet entretien.

- Est-ce que tu n’as pas eu quelquefois dans tes évocations des épisodes la tentation de te laisser conduire par ta propre sensibilité voire subjectivité concernant les conclusions des épisodes ou la nature des relations entre les protagonistes, par exemple en décelant parfois de l’homosexualité comme dans Bavure ? Le lien dans cet épisode entre les deux auteurs d’escroqueries au mariage est indéniablement fort, quasi-fusionnel, mais cela reste au niveau de l’implicite, ne crois-tu pas que cela pourrait demeurer dans les limites d’une sorte de camaraderie fraternelle ? Dans Une famille unie, pour rester dans le cadre de la douzième saison, j’ai bien relevé les rapports compliqués entre le père chômeur interprété par Henry Van Lick et sa fille cantonnée au fauteuil roulant depuis un an, lequel passe alternativement de l’irritation devant la condition d’Anna qui requiert son intervention fréquente à une certaine affection, mais je n’ai jamais songé à une relation incestueuse même lorsqu’il la sèche après qu’elle a enduré une averse, comme le fait tout parent attentionné. 

    Autre exemple encore qui se différencie de mon approche plus prudente (j’ai chroniqué un millier de films relevant de l’imaginaire dans une Histoire du genre en un tome qui devait initialement paraître chez Encrage, en m’efforçant de ne baser mes analyses que sur le contenu objectif des œuvres, voire sur les déclarations des metteurs en scène afin de veiller à ne pas me laisser aller à mes propres interprétations), tu laisses fortement entendre qu’à la fin de l’épisode Lena, la belle-sœur muette et revêche s’apprête à entamer une liaison amoureuse avec le veuf auquel son témoignage a apporté un alibi l’innocentant. C’est effectivement une possibilité, mais pour ma part, j’ai simplement perçu factuellement que l’animosité entre les deux parents débouchait finalement sur un rapprochement ressoudant la famille, libre à chacun d’imaginer que ces rapports puissent ultérieurement changer de nature, ne crois-tu pas ?

Les relations ombrageuses mais non dénuées d'affection entre un père, Walter Bohl (Henry Van Lyck) et sa fille handicapée Anna (Beate Finckh).

- Dans une série comme Inspecteur Derrick qui dresse des portraits d’êtres humains, chaque spectateur peut y percevoir quelque chose de différent. Dans tous ces exemples, ma sensibilité m’amène effectivement à interpréter dans un sens particulier la nature des personnages et les relations s’élaborant entre eux, car en tant qu’être humain, je suis effectivement aussi sujet à la subjectivité. Dans Bavure, qui me touche particulièrement – Hans-Georg Panczak y est sensationnel – j’y décèle clairement de l’homosexualité entre les deux complices et évidemment, même à l’époque, il n’était pas évident de montrer franchement sur le petit écran un échange de baiser entre deux hommes sans parler de relations intimes explicites, et je doute que la chaîne qui programmait la série aurait autorisé les auteurs à concrétiser de telles séquences**. Je suis assez heureux d’ailleurs que Reinecker ait été plutôt tolérant quant à l‘existence de différents genres de sexualité. Dans l’épisode Lena que j’aime également beaucoup, il s’agit là aussi de mon ressenti personnel et je crois que Derrick et Klein qui assistent aux retrouvailles entre le personnage principal et son beau-frère innocenté et libéré ressentent que leurs rapports débouchent vraiment sur une dimension sentimentale, belle et sincère (nota : l’épisode a été détaillé ici en mars 2023).


Roland Marks (Hans-Georg Panczak) essuie une larme sur le visage de son complice Ingo Steltner (Thomas Astan) qui épluche des oignons, un geste délicat en lequel Fabrice décèle une forte ambiguïté.

- Il peut arriver que nos interprétations tendent presque à s’opposer : dans Mort d’un fan, qu’on détaillera prochainement ici, tu réserves toute ta compassion à la jeune fille assassinée, je dois concéder pour ma part que j’ai trouvé son attitude à l’égard de son compagnon tout à fait odieuse, et que j’ai davantage de compréhension pour le jeune homme délibérément humilié, ainsi que pour le salarié de la vedette ayant connu la même triste infortune précédemment et qui a tenté de le faire disculper, sans doute par identification au travers de l’épreuve commune, et peut-être aussi par vengeance opportuniste à l’encontre du chanteur séducteur responsable de leur malheur commun. Je les ai vus comme les seuls personnages pouvant exciper d’une certaine sensibilité, voire un peu touchants, contrastant avec la peinture sans concession du milieu du show business et de son écosystème, avec notamment le manager cynique, la vedette jouissant sans scrupules de sa gloire, la groupie écervelée prenant un plaisir sadique à humilier celui qui l’aime – on pourrait par ailleurs même ajouter le père sans état d’âme du meurtrier, dont le mépris pour la jeune victime se trouve cependant confortée par les agissements de celle-là. Comment expliquer une telle différence de lecture alors que la vision du scénariste est assez structurée et souvent signifiante ? Pourrait-on envisager que pour Reinecker, la jeune femme soit à la fois coupable de par son inconduite vis-à-vis de l’homme qui l’aime et qu’elle prend un plaisir insistant à rabaisser, et en même temps victime manipulée par le système du vedettariat qui alimente l’hystérie du public féminin pour en tirer un bénéfice financier assuré (on peut penser à l’époque à laquelle des entreprises de marketing créaient artificiellement des groupes de jeunes chanteurs destinés essentiellement à séduire des adolescentes pour leur faire acheter en masse des disques préformatés ?)

- Il n’y a rien d’illogique à avoir parfois une opinion divergente. Je pense aussi que lorsqu’on se reconnaît dans un personnage, on est davantage enclin à prendre son parti, c’est évident. Comme j’ai eu l’occasion de l’indiquer précédemment, je me sens vraiment très proche de la jeune femme de Mort d’un fan, car je sais ce que signifie être un admirateur inconditionnel, ce qu’on ressent lorsqu’on idolâtre une célébrité au point qu’on serait prêt à tout pour elle et que plus grand-chose d’autre ne compte alors, ainsi que la perception que l’entourage n’est pas capable de comprendre cet engouement.


le scénariste

- N'y a-t-il pas quelque paradoxe à ce que le scénariste ait si bien caractérisé les protagonistes de la série, au point de faire parfois naître l'émotion chez les personnages qui sont au premier plan d'un épisode, quand on sait qu'accaparé par ses activités d'écriture, il a accordé si peu de temps à sa famille que sa fille s'en est plainte dans son autobiographie Danse avec moi Papa ?

- La vie privée du scénariste ne me regarde absolument pas.

Rita Reinecker a déploré dans sa biographie que son célèbre père qu'elle adorait l'ait trop délaissée pour se consacrer à sa carrière créative intense.

- Considères-tu que la série excipe d'une tonalité spécifique sur la manière d'aborder les sujets, que Reinecker opte pour un traitement, voire un angle qui lui est propre et facilement reconnaissable ?

- Oui, je pense qu’il est possible de reconnaître une vraie marque dans son écriture, cependant, s’il avait signé des épisodes des séries Le renard ou Alerte cobra, je n’aurais pas forcément été en mesure de m’exclamer: « Oh c’est évidemment Reinecker qui a écrit cela ! » (sourire).

- Étant donné que la série qui s'étale sur plusieurs décennies procède de la même équipe (scénariste, producteurs, interprètes principaux, ainsi que des réalisateurs et seconds rôles récurrents), estimes tu qu'il existe plusieurs périodes, des "saisons" qu'on pourrait distinguer les unes des autres ou considères tu qu'il existe une vraie unicité ?

- Je pense pas qu’il y ait eu différentes périodes, mais au milieu des années 80, on observe des changements récurrents au niveau de la distribution des seconds rôles, ce qui s’est à un moment ressenti sur l’intensité du programme.

Pour ce qui concerne la version française, je distingue deux périodes, dans les 163 premiers épisodes, l’Inspecteur Derrick était doublé par Michel Gatineau, puis par Jean Michaud pour la suite, ces voix étant très différentes l’une de l’autre.

Jean Michaud (de son vrai nom Maurice Moïse Nataf) qui a doublé l'Inspecteur Derrick après la disparition de Michel Gatineau à partir du 164ème épisode, un changement que Fabrice estime notable quant à la personnalité prêtée au policier. Il avait aussi doublé le Commandant Adama, le chef de l'Humanité en fuite dans la première version de la série Galactica.

- Et perçois tu une évolution du scénariste au fil du temps, du premier au dernier épisode, sur la scénarisation, c’est-à dire la forme du récit, ou sur le fond de son inspiration (l’écrivain suisse Thomas Sandoz qui l’a rencontré affirme que son passé a fini par le hanter, alimentant chez l’auteur le thème de la culpabilité) ?

- Oui, dans les dernières saisons, il parle nettement plus de religion, de croyance (les épisodes mettant en scène des prêtres deviennent une récurrence), ce qui m’a assez ennuyé, car je ne suis pas du tout porté sur le sujet. Il a aussi complètement délaissé l’action, au détriment d’Horst Tappert qui, on le sait, aurait tellement préféré tourner des scènes d’action ! (sourire).

"Quand le réalisateur crie : "Action !", c'est vite dit..." semble se plaindre Horst Tappert (photo extraite de l'épisode Un brave type).

- Tu indiques n'éprouver aucun intérêt pour la religion, mais ne crois-tu pas qu'on pourrait déceler une certaine vision chrétienne sous-jacente dans la série, notamment par la manière dont elle interroge les relations entre les êtres ?

- On sait que Reinecker, dans les dernières années de la série, pensait beaucoup à la religion, d’où l’apparition de plus en plus fréquente de personnages de prêtres ainsi que de références à Dieu, On pouvait déjà en trouver quelquefois dans certains épisodes des années 80 comme la religieuse Sœur Hilde interprétée par Inge Meysel dans l’épisode La main de Dieu de la douzième saison (nota : on peut aussi penser au prêtre joué par Horst Franck dans Un cierge pour l’assassin, lequel est également un temps suspecté d’être l’auteur d’un assassinat afin de soustraire une jeune fille à une exploitation sexuelle), mais je ne perçois pas une plus grande imprégnation de l’ensemble de la série.

La Sœur Hilde (Inge Meyssel) incarne dans l'épisode La main de Dieu une bonne âme qui paraît déterminée à empêcher qu'un vil proxénète remette la main sur une de ses protégées.

- As-tu l'impression qu'il ait intégré des éléments de l'actualité même à minima, ou pour toi, la série est-elle en quelque sorte relativement intemporelle à la manière des tragédies shakespeariennes ?

- Même la chute du mur de Berlin n’est jamais évoquée ! Le Sida y est cependant abordé au début des années 90 (nota : dans l'épilogue de l'épisode Appartement quatre cent seize), ce qui était relativement audacieux. Je trouve que la série est assez intemporelle, même si naturellement la bande-son, les vêtements voir le langage des personnages s’enracinent dans l’époque du tournage.

- Penses-tu qu'il y a des sujets que Reinecker n'a pas traités et pour quelle raison – je songe pour ma part aux différents scandales dits de la vache folle – peut-être a-t-il considéré qu’il était trop éprouvant d’évoquer une tragédie si terrible ?

- Oui évidemment, et aussi à cause de son histoire personnelle. Mais c’est Sa série, donc il parlait des thèmes qui l’inspiraient. Je pense également qu’il y a d’autres sujets qu’il aurait voulu aborder mais qu’il n’a pas pu le faire, par manque de temps ou à cause du refus des acteurs (nota : on aura l’occasion de revenir sur ce point lorsque sera évoquée la fin de la série).

- Existe-t-il des thématiques que tu aurais aimé voir évoquées dans la série, qu’elles soient philosophiques ou émanant de problèmes contemporains ?

- Étant donné que je suis très sensible à la question des abus sexuels, j’aurais aimé voir plus d’épisodes en relevant, le petit nombre d’épisodes ayant abordé le sujet ne l’a pas toujours traité avec beaucoup de subtilité. J’aurais aussi apprécié de voir davantage évoquer le thème du mal-être adolescent.

- As-tu déjà eu l’occasion de voir d’autres programmes – séries ou téléfilms – imaginés par Herbert Reinecker, comme la série Der Kommissar qui préfigure Inspecteur Derrick (citée dans l’article sur la carrière de Fritz Wepper qui interprète l’adjoint dans les deux fictions) ou les téléfilms qu’il a écrits (évoqués dans les deux parties consacrées à la carrière du scénariste, "L’autre duo de Derrick"), et si oui lesquels ?

- Non, pas pour l’instant.

Der Kommissar, la première grande série policière allemande conçue par Herbert Reinecker, déjà en partenariat avec le producteur Helmur Ringelmann. 

- Comment expliquer que le scénariste qui, à l'instar de certains de ses collègues, a démontré une adhésion plus marquée au 3 ème Reich, n'a pas suscité une même opprobre que l’acteur principal (certains réalisateurs de la série ont d’ailleurs eux aussi combattu à l'Est) - ou que l’écrivain Günther Grass ; est-ce uniquement parce que Tappert personnifiait le visage d’une Allemagne respectable, rentrant dans tous les foyers et à laquelle on pouvait éventuellement s’identifier ?

- C’est parce que, comme tu dis, ce n’est pas Hernert Reinecker qu’on voit dans toute la série, mais Horst Tappert, c’est lui à l’encontre duquel se déchaîna la polémique, un procès plutôt expéditif d’ailleurs, d’autant qu’elle n’est survenue que postérieurement à son décès.

- Comment peut-on comprendre que Reinecker, qui fut un propagandiste zélé du 3ème Reich, n’a adhéré au parti nazi que très tardivement, alors que la chute du régime se dessinait déjà après le tournant de 1943 ?

- Je ne sais pas honnêtement, je ne connais pas vraiment sa vie. On ne peut pas remonter le temps et retourner lui demander (sourire).

- Que dirais-tu à ceux qui ne veulent plus entendre parler de la série en raison des informations relatives au passé de l'acteur principal durant la période de la guerre, pouvant aller jusqu’à accuser ceux qui l’apprécient et qui l’ont découverte bien avant ces révélations, d’une indifférence coupable à l’endroit des victimes de ceux qui portaient le même uniforme honni ?

- Je dirais que cet emballement me paraît excessif. Lors de la publication de mes chroniques sur les épisodes de la série, on m’a dit que j’étais le soutien d’un Nazi !  Personnellement, j’adore cet acteur et cette série, lorsque je visionne un épisode d’Inspecteur Derrick, je n’ai jamais à l’esprit ces considérations relatives à ce passé auquel ne renvoie d'aucune façon le programme de la ZDF.

L'écrivain Gûnter Grass a révélé qu'il s'était engagé volontairement dans les troupes de choc de l'appareil nazi, se heurtant alors à de violentes réactions et ayant suscité des articles et publications sur le sujet, mais contrairement à la série popularisée par Horst Tappert, laquelle, depuis l'information relative à l'uniforme qu'il a été amené à porter durant la Seconde guerre mondiale, a été retirée de la télévision française aussi bien qu'allemande, l'œuvre littéraire du premier n'a pas pour autant à ce qu'on sache était bannie des librairies.

- Penses-tu que l’onde de choc du passé de l’interprète principal ait à jamais discrédité la série en Allemagne, où comme en France elle a été bannie de la télévision, ou crois-tu qu’elle demeure ancrée dans la culture populaire contemporaine du pays ?

- Inspecteur Derrick et son principal interprète demeurent très populaires en Allemagne et aussi en France, ainsi qu’en Italie ; il n’est que de lire les dizaines, centaines de commentaires sur YouTube des épisodes postés pour le constater, moi-même j’ai mis en ligne plus d’une trentaine d’épisodes et presque tous les jours, des personnes me remercient de leur donner l’occasion de revoir tel ou tel épisode.

La base d’amateurs est toujours très importante, il existe de superbes pages Facebook qui donnent à voir les lieux de tournage, les DVD – sortis après la polémique – et qui se vendent très bien.

- Quelle postérité vois-tu pour la série ? Est-elle destinée à demeurer, ou bien à rester indéfectiblement liée à son époque ?

- Inspecteur Derrick continue d’exister grâce à ses fans, anciens et nouveaux, comme toute série ayant à la fois duré longtemps et qui s’est marquée dans la culture populaire, même si son nom, hélas, restera toujours associé à un sentiment de moquerie…

Icône de la culture populaire allemande, l'Inspecteur Derrick est mis en bonne place dans cette édition allemande du magazine populaire Mad.

- Je crois savoir que tu n'as jusqu’à ce jour pas souhaité visionner le dessin parodique auquel les acteurs principaux ont cependant accepté de prêter leur voix (voir article "On n'est jamais si bien servi que par soi-même") ; est-ce que l’admiration que tu portes visiblement à Horst Tappert ne devrait pas te conduire à la regarder même si son intérêt est discutable, étant donné que l’acteur y a pris part, d’autant qu’il s’agit de sa voix originale puisque Derrick Pficht ! n’a jamais été diffusé hors d’Allemagne et de ce fait jamais doublé ?

- Je trouve que cela n’a aucun intérêt, de même que jouer au jeu vidéo de la série qui paraît tout aussi médiocre. Pour moi, Inspecteur Derrick, c’est uniquement la série télévisée, rien d’autre. Si on est désireux de voir des parodies de la série, on peut également regarder des épisodes du dessin animé « Les Zinzins de l’espace », c’est sympathique et pas bien méchant.


Il est fort peu probable que Fabrice ajoute un jour à ses chroniques détaillées de l'ensemble des épisodes de la série sur le site des Avengers un compte-rendu du dessin animé Derrick Pflicht ! uniquement diffusé en allemand, dont on voit ici la représentation des deux détectives auxquels la série est identifiée, avec le rôle-titre à gauche curieusement doté d'un bonnet rouge qui lui donne un petit air du célèbre Comandant Cousteau... Les curieux pourront en revanche toujours se reporter à l'évocation qui a été faite de cette adaptation à laquelle les deux acteurs ont prêté leur propre voix dans l'article d'avril 2022 (***).

- Il avait été question d'un film avec le personnage de Derrick confié à Thierry Lhermitte, sans doute sur un registre ironique. Penses-tu que la série Inspecteur Derrick est intouchable, ou pourrais-tu à la rigueur concevoir une œuvre s'inspirant de son esprit, et sous quelles conditions ?

- Comme je l’ai dis plus haut, l’incarnation de Derrick, c’est Horst Tappert, tout comme Columbo, c’est Peter Falk. Ce sont des personnages associés à un visage. D’ailleurs, le film avec Thierry Lhermitte a été abandonné faute d’intérêt – Derrick n’est pas énormément populaire en France.

L'acteur français Thierry Lhermitte en 2022, annonçant que le film qui devait s'inspirer d'Inspecteur Derrick ne se fera pas faute d'avoir pu obtenir un financement. La vedette aurait vraisemblablement prêté son air malicieux quoique parfois pince sans rire au personnage pour cette version parodique qui aurait également comporté sa complice Josiane Balasko incarnant la Chancelière allemande Merkel, pour ce qui ne se serait sans aucun doute pas apparenté à un véritable hommage.

Ce que je pourrais accepter, ce serait un film allemand avec un acteur ayant une certaine ressemblance physique avec Tappert, mais c’est tout.

- Il a été expliqué dans l’introduction de ce blog qu’il avait été créé postérieurement à tes chroniques afin de contribuer à défendre une série singulière souvent moquée, avec le projet qu’il puisse être complémentaire du travail que tu avais réalisé, au travers de divers angles qu’on pourrait qualifier de transversaux. Il est logique de consulter en premier le site des Avengers pour y retrouver chacun des épisodes de la série dont tu rends compte (je lis toujours ta chronique après avoir visionné un épisode, afin d’y retrouver ton analyse et ton avis). Que pourrais-tu dire pour inciter les lecteurs à se rendre également sur Rendez-nous Derrick.blogspot.com, afin de démontrer l’utilité de son existence ?

- Disons que mes chroniques des épisodes consistent principalement en des résumés détaillés, avec un ton relativement neutre, le plus souvent impersonnel – à l’exception des épisodes qui m’ont vraiment touchés, alors que ton travail sur ton blog, c’est beaucoup plus pointu, recherché, personnel, fouillé.

- Merci beaucoup de ces compliments, J’espère que ceux qui s’intéressent à la création d’Herbet Reinecker trouveront effectivement enrichissant de consulter les deux sites, qui s’attachent à être le plus complet possible, chacun dans son ou ses domaines spécifiques. Je rappelle aux lecteurs du présent site qu’ils sont libres de commenter les articles, dans la limite de la civilité et du caractère constructif des remarques – il existe suffisamment de pages internet qui se cantonnent à la facilité de l’ironie, ainsi naturellement que du respect du cadre de la loi, l’auteur se devant d’effacer à posteriori des commentaires qui y contreviendraient manifestement.

Remercions le Fan numéro 1 d’avoir répondu aux questions du Fan numéro 2 et espérons que cette discussion aura intéressé les lecteurs.

- Merci à toi pour toutes ces questions et je reste modeste quant à mon statut de "Fan numéro 1"😀

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(*) On peut notamment lire à ce sujet ce petit article analytique : 

http://creatures-imagination.blogspot.com/2016/03/lamour-monstrueux.html

(**)  Il y a cependant eu 1977 le film allemand La Conséquence réalisé en 1977 par le futur réalisateur du Bateau et de L'Histoire sans fin auquel est consacré ici un long hommage :

http://creatures-imagination.blogspot.com/2022/09/nul-nest-prophete-en-son-pays.html

(***) On peut notamment lire à ce sujet ce petit article analytique : 

 http://rendez-nousderrick.blogspot.com/2022/04/on-nest-jamais-si-bien-servi-que-par.html


ADDENDUM : postérieurement à cet article, les épisodes en français de la série qu'un certain nombre d'internautes avaient mis en ligne ont été subitement retirés du site YouTube sans avertissement pour une raison inconnue. Cela est fort regrettable car empêchant dorénavant les lecteurs de visionner les histoires évoquées ici, sauf à acquérir la collection complète de DVD. On ne peut que regretter cette décision sauvage à l'encontre d'un programme qui n'est déjà plus diffusé à la télévision. Le présent site va finir par s'apparenter pour ceux qui le fréquentent à ces chroniques sur des films muets perdus à jamais. Espérons que ces œuvres pourront un jour être de nouveau disponibles pour le public qui souhaite les voir.